Le livre des chiffres et des reves

Les histoires de sous, ce n'est pas notre truc. On navigue dans un systeme qui nous est inconnu et l'idee de nous plonger dans la legislation fiscale et tout le reste, ca nous donne la migraine... Pourtant sans maitriser tout cela, on peut rapidement faire des erreurs. Alors on a decide de faire l'investissement le moins risque : prendre un "personal advisor". Notre conseiller est une conseillere. Japonaise. On sort de nos entretiens avec l'impression de prendre conscience a quel point on plane et l'envie de s'y mettre. Se mettre a quoi ?

Elle nous donne un "Dream Book" (carnet de reves) a remplir pour la prochaine fois. Rien de Freudien dans ce carnet. Un citation de Eleanor Roosevelt, en lettres blanches sur un beau ciel bleu : "Le futur appartient a ceux qui croient en la beaute de leurs reves". Hum.

Page suivante : "Les gens qui ecrivent leurs reves noir sur blanc ont beaucoup plus de chance de les realiser que les autres. Ce guide est le premier pas pour vous aider a reflechir a vos reves et a determiner lesquels sont les plus importants. Ensuite, nous allons travailler ensemble a avoir une juste vision de votre vie. Hem.

Et alors la phrase qui remet les pieds sur terre apres cette envolee lyrique en lettres blanches sur ciel bleu avec de magnifiques petits nuages pas du tout menacants :

"Planifier au dela des chiffres". Ho.

On voulait eviter d'avoir la migraine, et bien c'est encore pire. Qui suis-je, ou vais-je dans quel Etat j'erre...Vivre ici, partir la-bas, rentrer, quand... Ah non, ca recommence!

On a bien fait de choisir une coach Japonaise. Elle sait rester zen devant le cauchemar que nous sommes. Alors que nous avons change tous nos plans depuis le dernier entretien et donc anihile son travail, elle ne perd ni son magnifique sourire ni son calme. Elle nous dit de sa petite voix douce (mais ferme) :

"it's ok, it's my job to educate you"...

Depuis qu'elle nous a donne un livre de reves, je m'endors avec des chiffres qui disparaissent dans des nuages cotonneux et reapparaissent sous forme d'avions. On ne va pas deranger Freud ?